Abandon des tests de toxicité sur les rongeurs

Les tests de toxicologie aiguë menés sur les petits rongeurs pour tester les nouveaux médicaments avant qu’ils n’entrent en phase I d’essais cliniques chez l’Homme sont une méthode du passé, si l’on en croit un rapport publié par un groupe de 18 organismes européens et compagnies pharmaceutiques, largement soutenu par l’European Federation of Pharmaceutical Industries and Associations (EFPIA) et auquel le National Centre for Replacement, Refinement and Reduction of Animals on Research (NCR3s) a participé, notamment en coordonnant les discussions.

Ces tests, jusqu’à présent obligatoires pour tout médicament expérimental, servaient à déterminer la dose unique minimale conduisant à des effets de toxicité aiguë chez l’animal. Ils représentent environ 4 % de la totalité des animaux de laboratoires utilisés en Europe, soit près d’un demi-million de rats et de souris par an. Alors que ces tests avaient été utilisés pour la première fois en 1927, les auteurs du rapport estiment qu’ils sont peu fiables en ce qui concerne les risques potentiels pour l’être humain et que de nouveaux tests plus précis ont été mis au point ces dernières années, qui ne nécessitent pas l’utilisation d’animaux de laboratoires (par exemple des tests pharmacologiques en culture cellulaire ou tissulaire). Ce sont ainsi plusieurs milliers de rongeurs qui seront épargnés chaque année. Le rapport reflète également un nombre toujours plus important d’initiatives visant à : (i) accélérer le développement de nouveaux médicaments ; (ii) réduire les échecs et l’escalade des prix du développement des nouveaux médicaments ; (iii) identifier les effets secondaires et les problèmes potentiels de manière plus rapide.

Les instances réglementaires européennes, américaines et japonaises n’ont émis aucune objection, et l’abandon des tests sur animal de laboratoire pourrait être inclus au sein de la révision des normes internationales devant prendre place dans les deux ans à venir. Certaines compagnies pharmaceutiques ont déjà réduit l’utilisation de ces tests de 70 %, soit à près de 15 000 le nombre de rongeurs utilisés dans le développement de médicaments. Ce nombre d’animaux peut paraître relativement faible par rapport au nombre total d’animaux utilisés en laboratoire, mais il s’agit, selon le docteur Sally Robinson d’AstraZeneca (leader du rapport), d’une étape significative allant dans la bonne direction.


Sources : NCR3s, News, 08/01/08, www.ncr3s.org.uk ; Financial Times, 09/01/08, www.ft.com

publié le 05/01/2009

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